dimanche 5 février 2017

~ Quand le combat est perdu d'avance (et que tu ne le sais pas) ~

Les handicaps invisibles #1


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Il y a de ça environ 1 an et 4 mois je faisais un burn-out et j'arrêtais tout. 
Quand je dis tout, je dis vraiment tout
Travail, amis, activités, etc

Ce n'était certainement pas la première fois que je vivais une période de pétage de plomb intérieur et que je "disparaissais", mais c'était la première fois que le stop était aussi profond.

Et ce n'était vraiment pas un caprice de flemmard, un manque de détermination, ou autre

J'ai lutté TOUTE ma putain de vie pour donner le change, tenter d'être humain, de fonctionner un minimum "normalement"..

Mais j'ai beau avoir enchaîné nombre de stages et de thérapies puissantes, mon quotidien était toujours une putain de lutte permanente où j'étais mon pire ennemi, auto-détruisant toujours le peu de chose fragile que je tentais de construire, et incapable d'être "moi en permanence".
 
Ça m'a usé.

J'aurais pu faire tous les efforts du monde, cela n'aurait rien changé..
Comme des sparadrap sur une jambe amputée

Depuis ma prime prime enfance, je suis partie dans la vie avec une partie de moi amputée..
Sauf que je ne le savais pas et toute ma structure psychique s'est bâtie là-dessus

Les mécanismes de protections psychique sont très puissant, et concrètement, ça m'a sauvé. 
Sans cela je serai mort ou suicidé. 
(Encore aujourd'hui, le suicide m'est impossible sauf pour une raison.)

Je ne pouvais pas mourir (ouf) ni me suicider, mais.. en contrepartie pas non plus "vivre". 
C'est l'état de mort-vivant, ni mort, ni pleinement vivant.

En attente d'un sauveur.

Condamné à regarder les autres vivre, se déployer 
et les encourager tout en restant sur les quais.

Même les relations humaines étaient un putain de jeu d'équilibriste perdue d'avance. 
Comment construire des choses stables, saines et sereine quand tu ne peux vivre par toi-même ?
Comment être autre chose qu'un conseiller/parasite/observateur
Au lieu d'un mec qui vit, un point c'est tout ? (un point c'est moi)

Et je ne vous parle pas de TOUTES les autres conséquences
Dont celle proche d'un trouble de la personnalité multiple.

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Bref, burn-out signifiait STOP à cette non-vie là.

Il était temps de passer à autre chose
De revenir à la source de ce bordel que je subissais chaque jour.
D'arrêter les sparadraps

Vivre ou Mourir
Juste plus vivre à moitié

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J'ai maintenant enfin accès aux informations sur ma cage, son architecture, son labyrinthe
Comme un programme informatique, elle n'a que trois sorties :

  • disparaître définitivement. Je vous passe les détails.
  • être "sauvé" (ce qui est un leurre inatteignable car par définition l'être aspire à l'autonomie : je ne peux vivre "sous condition" de la présence de quelqu'un et lui en faire porter la responsabilité, et ce n'est pas faute d'avoir inconsciemment essayé :/ )
  • résoudre définitivement le besoin de guérison qui fut à l'origine de cette cage pour la rendre caduque et transformable

C'est cette dernière possibilité qui s'actualise

J-2

Putain de merde..

2 commentaires:

  1. Hey. Bon c'est un peu délicat d'expliquer ce que je pense de tout ça sans verser dans le "je sais mieux que toi et je vais t'expliquer ce que tu ressens et ce que tu dois penser" - ce qui est inacceptable évidemment - mais je vais essayer quand même.
    Je ne sais pas exactement à quoi toutes les choses dont tu parles font référence, mais il y en a une que je connais très bien, c'est de se tuer à la tâche de passer pour quelqu'un de ''normal''. De traquer le moindre de ses gestes, ses paroles, user toute son énergie et son temps à libre à essayer de décrypter les réactions des autres, pour savoir si oui ou non on a réussi à être ''comme il faut''. Même quand je suis toute seule parfois. J'ai pensé longtemps que le problème venait de moi, et même que j'étais vraiment malade de m'auto-observer en permanence comme ça. Que je devais faire des thérapies comportementales pour apprendre à être normale, à faire du small talk et à regarder les gens dans les yeux correctement.
    Ce n'est que récemment que j'ai compris que tout ça c'était du BULLSHIT, en allant à une conférence sur le syndrome d'Asperger, en réalisant que je correspondais à chaque petit symptôme et à chaque petite anecdote que ces gens ont partagés, et en faisant des recherches sur le sujet.
    Ce n'est pas moi qui ai un problème. Ce sont les gens qui veulent me forcer à être ce que je ne suis pas, et qui en font une condition à leur amour et à leur soutient. Qui me reprochent jusqu'au harcèlement de ne pas faire d'effort, alors que je me tue à la tâche jusqu'au brun-out rien que pour leur faire plaisir.
    La solution à tout ça, ce n'est pas de m'épuiser jusqu'à la dernière goutte d'énergie à chercher ce qui ne va pas chez moi et à essayer de le corriger. Mon cerveau ne fonctionne pas comme celui d'un neurotypique et ça ne changera jamais et je suis parfaite comme ça. La solution c'est d'emmerder les gens, de dégager les connards qui veulent que je sois quelqu'un d'autre comme condition à leur soutien, et de chercher de l'aide auprès de gens comme moi pour comprendre (ENFIN) comment je fonctionne et comme organiser ma vie en fonction.
    Je n'ai pas à guérir de ma neuroatypie. C'est une part fondamentale de ce que je suis. J'ai par ailleurs des traumatismes et des blessures de guerre, mais c'est quelque chose de complètement différent (mais c'est lié bien sur, vu que les gens me traitent comme une merde sous prétexte de ma neuroatypie depuis toute petite).
    Il me semble évident, à lire ce que tu écris ici et aussi et à savoir ce que je sais de toi en général, que tu es neuroatypique toi aussi. =) Je ne vais pas me lancer dans des diagnostics à distance foireux alors que je n'ai aucune qualification ceci dit. Ça serait très déplacé qui plus est.
    Mais j'aimerais beaucoup savoir ce que tu en penses, et si tu te reconnais dans mon racontage de vie, et toussa. Et j'aimerais t'encourager à arrêter d'essayer d'être ''normal'', pour te concentrer sur ce qui te rend heureux et épanoui. (En vrai j'aimerais encourager tout le monde à faire ça, le monde serait plus beau.)
    J'espère ne pas avoir versé dans le "je sais mieux que toi et je vais t'expliquer ce que tu ressens et ce que tu dois penser" que je citais tout à l'heure, et si c'était le cas je m'en excuse sincèrement.
    Et puis je crois que je préférerai que tu ne publie pas mon commentaire et que tu me réponde par mail (si tu as le courage de répondre et toussa). Bises et surtout prends soin de toi. =)

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    1. Évidemment mon premier commentaire s'est effacé à la publication et je ne l'avais pas enregistré, graouh ><

      Je disais donc, c'est juste super intéressant ce que tu partages, ce retour d'expérience et témoignage. Je préfèrerai personnellement le laisser là et même t'encourager à en écrire toi-même des articles. C'est une véritable richesse et baume au coeur pour ceux dans le même cas et outre cela, je meurs d'envie moi-même de lire plus sur la question asperger et neuroatypie :')

      D'ailleurs, si sur le #1 je parlais de mon cas particulier, j'avais envie de parler justement des autres cas de handicaps ou de troubles invisibles/invisibilisés ou des neuroatypicités, sauf que je manque justement de matière pour le moment. Ce que tu partages tombe à point :o

      Bref, je te réponds pour le reste par email, tu me diras si tu souhaites que je le mette hors ligne/supprime ou non =)

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